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Mon expérience / C'est en forgeant / Comment forger lame

Comment forger la lame d'un couteau de camp

Sommaire

Le choix de l'acier

Le forgeage

La finition de la lame

Quelques conseils...

Couteau de camp monté
Mise a jour 5 mai 2000
Le choix de l'acier

Pour ceux qui ne peuvent disposer d'acier damas avec une proportion de carbone suffisante, les aciers du commerce ou de récupération restent la seule alternative...

Pour que le couteau puisse conserver son tranchant, l'acier utilisé doit pouvoir être trempé afin d'avoir des propriétés de dureté suffisantes. Le plus simple est de choisir un acier non allié avec de 0,60 à 1 % de carbone ; les XC 65 à 100 qui permettent d'obtenir des duretés de 54/62 HRC. Lorsque l'on souhaite fabriquer une lame à partir d'un acier de récupération (ressorts, vieux outils, etc....), il est important de s'assurer qu'il contient suffisamment de carbone ; la comparaison du type et du volume d'étincelles produites par le meulage de l'acier que l'on souhaite utiliser avec par exemple celles produites par le meulage de la soie d'une lime permet d'évaluer la teneur en carbone de l'acier.

Sommaire choix forgeage finition conseils

Le forgeage

1- Pour fabriquer un couteau de camp avec une lame 15 cm, montée sur un manche d'une longueur d'environ 11 cm, il faut partir d'une pièce de 15 cm de long avec une section de 25 par 6 mm.
Pour ceux qui utilisent le charbon de forge (houille grasse maréchale), préparer un feu de coke (charbon partiellement brûlé), éviter le charbon frais qui dégage beaucoup de sulfures qui seraient absorbés par l'acier.

barre 6 x 25

2- En tenant la pièce avec des pinces plates à rebord, la chauffer au rouge cerise et former l'épaulement de la soie à environ 5 cm d'une des extrémités de la barre. Etirer la soie à plat jusqu'à une largeur d'environ 15 mm en gardant l'épaisseur initiale de la barre.
forgeage de la soie 1/2
3- Terminer la soie en l'étirant sous la forme d'un rond de 6 mm de diamètre. La longueur totale de la soie ainsi obtenue sera d'environ 12 cm, 3 cm de plat et 9 de rond.
Veillez à ne jamais refroidir rapidement le métal pendant les phases de création de la soie car elle pourrait prendre la trempe et devenir très cassante.
forgeage de la soie 2/2
4- Prendre la pièce par la soie avec une pince à rond et former la pointe en réduisant de manière régulière l'épaisseur de la future lame afin d'obtenir un couteau bien équilibré. Cette opération produira un étirage qui amènera la lame à une longueur d'environ 15 c m.
forgeage de la lame 1/3
5- En utilisant la corne ronde de l'enclume courber la lame pour compenser l'allongement qui sera produit, coté tranchant, par la création ultérieure des biseaux de la lame. Le degré de courbure est à évaluer par expérience en fonction de la position que l'on veut donner à la pointe.
forgeage de la lame 2/3
6- Créer les biseaux de la lame, en commençant du coté du ricasso, en veillant à donner le même nombre de frappes de chaque coté de la lame (si la frappe est déséquilibrée, la lame risque de vrillée durant la trempe). Lorsque les dimensions recherchées sont obtenues, redresser la lame et aplanir les faces par un martelage léger.
forgeage de la lame 3/3
7- Réduire la taille des cristaux par un martelage final en dessous de la température critique ; chauffer la lame au rouge très sombre (rouge brun visible seulement dans le noir) et amincir légèrement les biseaux. Faire attention de ne pas trop laisser la température de la lame descendre car une frappe dans la couleur noire pourrait fracturer l'acier.

8- Réaliser un recuit complet de la lame et de la soie en chauffant l'ensemble, tranchant vers le haut, au-dessus de la température critique de l'acier (rouge cerise clair) et en le laissant refroidir très doucement. Pour déterminer que la chauffe a permis de dépasser la température critique, en plus de la couleur, utiliser un petit aimant, lorsque celui-ci ne "colle " plus à la lame, la température critique est franchie. Utiliser un récipient rempli d'un mélange de cendre de bois pour refroidir la lame doucement. Plongée très rapidement et complètement dans la cendre, la lame mettra environ 5 heures pour revenir à température ambiante.

Sommaire choix forgeage finition conseils
La finition de la lame

1- Avec des limes et des abrasifs de plus en plus fins, finaliser la forme recherchée puis réaliser un état de surface proche de l'état final que l'on souhaite obtenir. A chaque changement de grain d'abrasif, toujours abraser dans une direction perpendiculaire au travail réalisé avec le grain précédent afin de pouvoir s'assurer que toutes ses rayures sont totalement supprimées.

2- Tremper la lame ; chauffer la lame doucement, tranchant vers le haut, au-dessus de la température critique comme pour l'opération de recuit et la plonger le plus rapidement possible, pointe vers le bas dans un récipient contenant l'huile de trempe. L'huile de trempe peut être constituée d'un mélange de 50 % d'huile moteur et de 50 % d'huile pour boite de transmission automatique. Remuer doucement le couteau dans l'huile jusqu'à un refroidissement complet. A ce stade le couteau sera très dur mais aussi très cassant.

3- Pour faire les revenus nécessaires il convient d'abord de bien nettoyer la lame et de la repolir en utilisant les abrasifs afin d'obtenir une qualité de surface qui permettra de bien "lire " les températures de revenu. Pour concentrer la chaleur de la forge on peut placer au-dessus du feu deux briques espacées d'un centimètre. En tenant le couteau par la soie avec une pince, on déplace le couteau, tranchant vers le haut dans l'espace entre les deux briques. La montée en température est contrôlée par les couleurs de l'oxydation sur la lame. Un jaune paille clair va apparaître au dos de la lame et se déplacer vers le tranchant. Lorsque ce jaune atteint le tranchant, le dos doit commencer à bleuir, la pointe doit être dans les violets et la soie doit être bleue. A ce moment plonger le couteau dans un bac d'eau ou d'huile pour le ramener à température ambiante. Pour éviter d'avoir une lame trop fragile il est prudent de refaire le cycle au moins une fois. Si durant ces opérations le tranchant est trop chauffé, s'il passe au bleu, il est nécessaire de recuire, retremper et de nouveau réaliser les revenus nécessaires.

4- Afin de pouvoir travailler ultérieurement l'extrémité de la soie, celle ci doit être complètement recuite en la portant au-dessus de la température critique et en la laissant refroidir doucement dans la cendre de bois.

5- Après ces traitements thermiques, l'état de surface final que l'on souhaite est obtenu par l'utilisation d'abrasifs, avec les degrés de finesse requis et si nécessaire avec des polissages à la poudre sur roue de coton ou autre support doux.

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Quelques conseils...

1-Eviter de surchauffer la lame, si l'acier devient blanc éclatant, au environ de 1200 °C, il y a une très forte probabilité pour que le tranchant commence à brûler ce qui ruinerait irrémédiablement la lame.

2- Eviter de marteler l'acier en dessous du rouge très brun, les risques d'engendrer des fractures dans le métal sont important en dessous de 500 °C.

3- Ne pas sous estimer l'importance des recuits

4- Limiter au tant que faire ce peut le nombre de chauffe, travailler rapidement...

5- Bien conduire le feu de forge pour obtenir une pénétration complète et uniforme de la chaleur à l'intérieur de la barre.

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