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Le damas ? / Qu'est ce que le damas ? / L'acier damas corroyé

L'acier damas, acier corroyé

Textes de Don Fogg, traduction G. E.

Sommaire :

Généralités

Le damas laminé droit

Le damas mosaïque

Don Fogg
Mise a jour 2 août 2002 Don Fogg à la forge
Généralités

Pour commencer, quelques définitions d'après le Grand Larousse Encyclopédique :

Corroyer : Battre et souder à chaud
Corroyage : Action de forger ou de souder ensemble plusieurs barres métalliques ou tôles à chaud, quelquefois avant de les soumettre à un nouveau laminage ou étirage.

En anglais l'acier damas est aussi appelé "laminated steel", l'acier laminé.

Texte de Don Fogg

L'acier damas laminé a ses origines dès le début de l'age de fer. Il fût découvert que par pliage et soudure dans un feu de carbone, il était possible de produire de l'acier, un composé du fer que l'on peut durcir pour produire des outils et des armes de qualité supérieure. Presque chaque culture dans le monde a développé une forme ou l'autre d'acier laminé. Il existe encore des épées de l'époque des Vikings qui montrent des motifs très développés. En Malaisie, le kris est connu pour ses motifs complexes d'acier laminé. La forme la plus élaborée a sans doute été développée au Japon. Les Japonais, avec un procédé de soudage à la forge d'ensemble de fer doux et d'un acier très carburé appelé tamahagane produisent des épées d'une qualité exceptionnelle et de grande beauté. Le livre "A search for Structure" du Docteur Cyril Stanley Smith, publié par MIT Press est une très bonne référence sur l'histoire du damas.

En Allemagne, durant la seconde guerre mondiale, un grand nombre de lames en acier damas a été fabriqué pour les militaires. Aux Etats Unis, le damas n'a pas été redécouvert avant les années 70. En 1973, Bill Moran a présenté aux collectionneurs sa première lame en damas à l'occasion de l'exposition de la Guilde des Couteliers. A cette époque seulement quelques couteliers commençaient à travailler avec ce "nouveau" matériel. C'est après une réunion de forgerons à Lumpkin (GA) ou des démonstrations de fabrication du damas eurent lieu que Daryl Meier retourna à Carbondale pour commencer une longue recherche dans le monde mystérieux de la fabrication du damas. Un livre qui m'a beaucoup influencé, Decorative and Sculptural Ironwork, de Dona Z. Meilach a été publié en 1976 par Crown Publishers,Inc.

Decorative and Sculptural Ironwork relate le travail de Bill Moran, de Robbin Hudson, de l'équipe de recherche de Daryl Meyer, de Jim Wallace, actuel conservateur du musée national des ornements métalliques de Memphis (Tennessee) et de Robert Griffith. Le chapitre sur l'acier damas fournit les éléments de base pour commencer à travailler cet acier et m'a déterminé ainsi que de nombreux autres à me lancer dans l'aventure. J'ai reçu ma première leçon sur la fabrication du damas au cours d'une réunion avec Jim Schmidt dans l'atelier de Jimmy Fikes en 1978. Jimmy nous a montré comment souder à la forge un empilement et nous avons été subjugués.

"W's Pattern" - motif W

Don Fogg

ws pattern D Fogg

Sommaire - Généralités - Laminé - Mosaique

1 Motifs à partir d'empilements laminés droit.

Les trousses sont réalisées en coupant et en empilant les unes sur les autres des barres d'acier de qualités différentes puis en soudant l'ensemble en un seul bloc. La trousse est ensuite étirée et coupée en deux ou plusieurs morceaux qui sont de nouveau empilés et soudés. Le nombre de couches dans l'empilement final dépend du nombre de couches dans l'empilement initial et du nombre de fois ou il a été plié et soudé. Le nombre de couches suit une progression géométrique 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256, 512 etc. Howard Clark a déterminé qu'après 2 pliages, le carbone se disperse à l'intérieur de la trousse qui devient ainsi une pièce d'acier homogène. Le nombre de couches optimal pour obtenir un bon développement des motifs est compris entre 300 et 500. En poursuivant jusqu'à 1000 couches, les motifs deviennent trop fins et en dessous de 300 ils sont trop larges et paraissent empâtés. Il y a des exceptions à cela et c'est une affaire de goût, mais c'est ma page et je donne mon opinion. A partir d'une trousse d'acier laminé droit, plusieurs motifs peuvent être obtenus. Pour le soudage de couches minces, je donne quelques conseil à la page "Shop Tips".

Mise à jour du 21 juillet 2001 : Anvil Magazine, "la voix du maréchal ferrant et du forgeron Américain" a publié un article de Scott Lankton, illustré de photographies expliquant la fabrication d'une trousse de damas, vous trouverez ma traduction de cet article avec ce lien Anvilmag

- 11 Le motif veines de bois

Ce sont des motifs créés en réalisant la lame par forgeage. Ce motif peut avoir une direction mais en général il reflète parfaitement la frappe du forgeron, telle qu'elle a été conduite pour former la lame. J'avais abandonné les motifs à veines de bois depuis plusieurs années. Récemment j'ai recommencé à les utiliser avec un grand respect pour leur rendu très naturel et leur aspect presque organique. Le motif à veines de bois surprend ceux qui veulent l'examiner avec attention tellement l'acier semble naturel.

- 12 Les motifs à partir de torsades

Le motif torsade nécessite moins de couche dans l'empilement. La trousse, une fois soudée, est forgée avec une section carrée ou ronde puis elle est vrillée à chaud. L'utilisation du damas torsade a été à son maximum pour la création des canons de fusil. Ces canons montrent une maîtrise incroyable de la part des artisans canonniers ainsi que leur créativité. Le damas torsade est aussi facilement utilisable pour les lames et de nombreux motifs peuvent être réalisés à partir du motif de base. Le damas torsade exhibe des étoiles caractéristiques qui apparaissent lorsque l'on coupe la trousse torsadée.

- 13 Les motifs à partir de découpes

Ces motifs sont créés à partir d'empilements laminés droits dans lesquels sont pratiquées des découpes. Les découpes dégagent des sections transversales de la trousse. Quand la trousse est remise en température et de nouveau forgée à plat, les fonds de découpes se trouvent remontés en surface ce qui rend visible les sections transversales. Le motif de découpe le plus connu est le damas en échelle qui présente de fines rangées ou bandes disposées en travers de la lame.

- 14 Les motifs à partir d'enroulements

De nombreux motifs peuvent être créés en utilisant des combinaisons des différentes techniques. Par exemple une barre peut être d'abord découpée puis torsadée. Une des techniques que j'aime est appelée le biscuit roulé. A partir d'un nombre de couches assez faible, 7 par exemple, réaliser la soudure puis un étirement pour obtenir une barre avec une section d'environ 25 par 6 mm, aussi longue que possible. Supprimer les résidus de soudure à l'une des extrémités, réduire son épaisseur en dessous de 6 mm et enrouler la barre sur elle-même. L'enroulement se pratique à chaud, en le serrant au maximum mais sans exagérations. Quand l'opération est terminée, vous obtenez un beau biscuit roulé d'acier. Séparer le manche de forgeage du rouleau et le ressouder sur le coté du rouleau. Souder en masse le rouleau. Pour ce faire, il faut le faire tourner dans le sens de la spirale afin de la resserrer avec une frappe légère. Quand le rouleau est soudé, vous pouvez l'étirer puis le replier et le souder comme s'il s'agissait d'un empilement droit. Une fois étiré, il peut aussi être mis en section carré puis coupé pour faire apparaître les spirales à la surface du bloc. Les possibilités sont sans limites.

Rob Hudson

Le biscuit roulé

Robbin Hudson

- 15 Les motifs de fin de barre

Souvent les plus beaux motifs se trouvent dans les extrémités des trousses. Il y a plusieurs possibilités pour faire apparaître ces motifs sur les parties plates des lames. Quel que soit le motif de base, vous pouvez couper transversalement une extrémité pour faire apparaître le motif. Pour obtenir des surfaces plus grandes, vous pouvez alterner les découpes de chaque coté de la barre puis déplier l'ensemble comme une bande. Cette méthode est appelée l'accordéon et peut être réaliser par une découpe à chaud ou à la scie à métaux (à ruban). Une autre méthode consiste à mettre la barre sur le coté et à la découper en diagonale. Cela permet d'obtenir une plus longue section de la fin de barre montrant le motif. Les pièces doivent être ensuite retournées puis ressoudées en un seul bloc avec maintenant les motifs de fin de barre à l'extérieur. Cette méthode permet de montrer complètement les fins de barre et ajoute des distorsions en raison de la découpe en diagonal. Les effets peuvent être très intéressants.

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2 Motifs à partir d'assemblages mosaïque

Le damas mosaïque est devenu assez populaire ces dernières années. Steve Schwarzer, Pierre Reverdy et Hank Knickmeyer ont franchi de nouvelles limites avec cette nouvelle technique et les motifs qu'ils produisent sont merveilleux et plein de créativité..

La technique de fabrication du damas mosaïque diffère des techniques de pliages et soudures du damas à couches laminées. Les motifs sont préparés et créés en positionnant différents métaux, de formes et de tailles variables dans un empilement. Quand toutes les pièces sont soudées, les motifs sont présents à l'intérieur de la trousse. Le principe est similaire à celui des mosaïques qui permettent de créer des dessins en juxtaposant des morceaux de différentes couleurs.

H Knickmeyer

 

Hank Knickmeyer

- 21 Assemblage de barres

Hank Knickmeyer a réalisé des démonstrations de son procédé à la réunion des forgerons à Batson, en Alabama, il y a deux ans. Il a pris des barres carrées et rondes qu'il a placées dans un tube d'acier. Il avait organisé les différentes pièces en fonction de ce qu'il souhaitait obtenir. Il a ensuite comblé les espaces libres avec de petites barres de remplissage. Il a soudé les extrémités du tube après l'avoir rempli de pétrole. Pendant la chauffe pour la soudure, la combustion du pétrole réduit l'oxygène ce qui crée un environnement neutre et évitera l'apparition de calamine durant la soudure. La température de soudure a été obtenue dans une forge à gaz et l'ensemble a été soudé en une seule fois avec une presse hydraulique. Compte tenu de l'importance des surfaces exposées, il est primordial de pouvoir réaliser la soudure dans un environnement neutre. La principale difficulté de la méthode de Hank vient de la nécessité d'effectuer une soudure complète en une seule chauffe. S'il reste un trou dans la trousse, les surfaces non soudées vont s'oxyder. Une autre méthode consiste à souder le tube sur un manche creux qui sera muni d'une valve à l'extrémité qui reste froide. Par cette extrémité, le vide d'air peut être réalisé avec de l'azote ou un autre gaz inerte. L'opération doit être faite plusieurs fois avant la soudure pour être sur qu'il n'y a plus d'oxygène à l'intérieur du tube. Avec cette technique on peut obtenir une soudure parfaite entre des métaux que l'on ne réussirait pas à souder dans un feu ouvert. La méthode de Hank a été perfectionnée par Steve Schwarzer, il obtient de très bonnes soudures presque à chaque fabrication.

D Meier

S Schwarzer

Le drapeau américain par Darrel Meier

La cible par Steve Schwarzer

- 22 Assemblages de motifs

Steve et Pierre Reverdy ont développé une nouvelle technique qui incorpore l'utilisation d'outils modernes pour créer leurs motifs mosaïque complexes. En utilisant une machine numérique de découpe par électro-érosion à fil, le motif est percé dans un bloc d'acier puis une autre pièce est réalisée pour combler exactement le motif percé. L'ensemble est ensuite soudé en une seule pièce. Avec cette technique il est possible de réaliser des motifs que l'on n'imaginait pas pouvoir créer avec les méthodes plus classiques.

P Reverdy

P Reverdy

La photo ci-dessus montre la préparation d'une trousse par Pierre Reverdy pour réaliser une commande de la société Holland & Holland. Le motif est une reproduction des éléments de base d'une gravure de H&H pour ces célèbres fusils. Cliquer sur la photo de gauche pour découvrir un agrandissement du couteau de chasse intégrant les motifs de H&H.

Barry Gallagher, Shane Taylor et Rick Dunkerly combinent les différentes techniques et inventent de nouvelles catégories de damas mosaïque incluant pliages et soudures avec des matrices de formage. L'idée originale doit être attribuée à Darrel Meier qui a développé le motif appelé "Callico". Ensemble ces forgerons ont créé un nouveau langage avec de l'acier.

"Carnations" de Barry Gallagher

B Gallagher

P Reverdy

Une autre réalisation de Pierre Reverdy, un glaive avec des motifs représentant un cerf ailé et une licorne.

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